Ce midi, au wagon restaurant d’un train pour Stuttgart, j’échangeais avec un personnage immense, 2 mètres de haut, un mixte de la Guadeloupe et du Sénégal.
Sa profession jusque-là: médiateur pour un office de logements sociaux, sur le secteur des quartiers Nords entre autres. Incivilités, couloirs d’immeubles bloqués, personnes acculées à quitter leur quartier, etc. Il semblait dire que des solutions, il n’y en a pas vraiment. Seulement des emplâtres sur jambe de bois (ce ne sont pas ses mots, mais mon interprétation).
Nous avons échangé sur nos formidables athlètes hommes et femmes, qui viennent de concourir au niveau européen.
Cet homme, bien dans sa peau, visiblement bien dans son métier, impressionnant de par sa stature et son calme, me dit que le plus souvent, lorsqu’il recueille des plaintes, il conseille aux gens de partir, car, s’il y a des solutions provisoires qui sont trouvées, type nettoyage ponctuel, descente de police, etc, en réalité, on ne s’attaque jamais à la source des problèmes.
Mon point de vue, c’est que l’on devrait couper à la source l’origine de la violence qui se déchaîne autour de marchés non déclarés, non légaux. Pour moi, légaliser totalement à la fois l’usage des stupéfiants ou psychotropes (hors lieux et voies publiques), totalement autoriser les métiers tournant autour de la prostitution (dans le stricte respect des législations sur le travail).
Ces activités échappent en France à l’impôt, ce qui est totalement anormal et dangereux. Le coût de la (soi disant) répression dépasse largement ce que ce même argent, investit dans des activités « saines », rapporterait.
Si l’on additionne le coût de la répression, le manque à gagner en terme de recouvrement par l’impôt et les charges sociales y afférent, le coût de l’emprisonnement d’un certain nombre, les forces armées ou les services douaniers déployées pour l’endiguement de ces activités non soumises à l’impôt, cela donne des sommes qui dépassent l’entendement.
Quand je suggérais à ce spécialiste de nos quartier difficiles de Marseille mes propositions radicales de rendre ces pratiques illicites chez nous (parfois licites ailleurs), il ne semblait pas perturbé.
J’ajoutais un regroupement des services de police, caisses d’allocation familiale, assistantes sociales, cela ne le choquait pas non plus. J’utilisais l’image d’un famille où le papa distribuerait les coups de bâton et les réprimandes (la police), et la maman distribuerait l’argent de poche ou plus à ces mêmes enfants. Cela ne marcherait pas du tout. Il me semble nécessaire, pour être respecté, de pouvoir à la fois encadrer ET aider. Un bon ami inspecteur de police me semble bien souvent jouer un rôle d’assistant social, et nombre d’assistantes sociales me disent pratiquer un rôle de police et de contrôle. Regroupons et mutualisons ces services. Police et assistance dans une pratique commune, dans des locaux partagés, avec des colorations plus sociales, ou plus contrôle, mais dans des lieux d’accueil communs, afin de réunifier ces services autour d’un seul but: accompagner les personnes dans leurs difficultés.
Que se passerait il vraiment si le prix des cigarettes était totalement libre: le poids de l’impôt cigarette pèserait moins sur les ménages. Les sommes seraient réinjectées dans une économie réelle.
Les produits illicites sont faciles à produire. Seul leur rareté contribue à leur prix élevé. Je suis persuadé que le coût moral, sociétal, sanitaire de ces pratiques ne dépasserait pas l’économie que l’on ferait à ne plus dépenser en répression. L’énergie argent dirigée vers ces produits et pratiques non conventionnelles, redirigée vers d’autres activités permettrait de couper l’herbe sous le pied à ces excellents chefs d’entreprise que sont ces professionnels en marge de notre société, mais pas du tout en marge de la rentabilité, et dont l’activité pourrait parfaitement se tourner vers une économie officielle.
Amicalement, Christophe
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